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Moulin de Rimbault

Les premiers documents mentionnant l’existence du moulin de Rimbault remontent à 1482 ; il s’agit de deux aveus datant de 1482 et 1485, aveus rendus par le seigneur de Rimbault, Jehan Laidet, à son suzerain le seigneur de Chizé (documents conservés aux archives nationales à Paris).

En 1682, un contrat d’arrentement est établi entre Pierre Berton et Messire Emmanuel Molin de la Vernède, chevalier de Rochebrune, Rimbaut et autres lieux.

En 1693, par acte de sous-arrentement, l’usage du moulin est transmis à Jacques Daniaud et son épouse. Le moulin reste dans la famille Daniaud jusqu’en 1786.

En 1786, le contrat passe à Jean Rhé, cousin de Jeanne Daniaud. Le prix de la rente annuelle est de « 60 boisseaux de blé de monture et de 4 chapons, payable en 4 quartiers ». Par-contre, « il peut cuire au four banal un boisseau de blé par semaine sans payer de droit de fournage ».

Après la révolution, le moulin devient propriété de la famille Rhé. Jean Rhé l’exploite jusqu’en 1801, année où il tue un voisin, Louis Camin, qu’il considère comme sorcier. Pour cet acte, il est condamné à être pendu.

Par héritages successifs, le moulin est transmis aux enfants de Jean Rhé, puis aux familles Giraudeau, Fougnet et enfin Royer. Louis Royer, le dernier meunier arrêtera l’exploitation du moulin en 1928, victime du progrès.

On suppose que le moulin a brûlé en 1818 et qu’il a été reconstruit et surhaussé.

Après 45 ans d’abandon, une association locale « Les amis du moulin de Rimbault » entreprend en 1973 sa restauration. En 1975, le moulin est inscrit à l’inventaire des sites. L’arbre central et les ailes sont posés en 1981 mais la remise à neuf complète de l’intérieur ne sera terminée qu’en 1989, date de la mise en route définitive.

En 1990, l’ensemble de travaux est présenté à l’émission d’Antenne 2 « Chefs d’œuvres en péril ». L’association reçoit le 13ème prix (sur 120 participants) et une récompenser de 10 000 francs.

De 1991 à 1998, six spectacles de son et lumière retracent la vie du moulin sur cinq siècles. Ils attirent un public nombreux et passionné.

La commune acquiert le moulin en 2005 et, à partir de 2010, entreprend différents travaux de rénovation et d’embellissement (réfection de la toiture du moulin, sécurisation de la maison du meunier, consolidation des murs de la grange attenante, nettoyage puis jointement des pierres sur tous les murs des bâtiments : moulin, maison du meunier, grange, bergerie…).

En mars 2019, une expertise du moulin révèle une fragilité de la partie externe de l’arbre à l’endroit où sont fixées les vergues. Par mesure de sécurité, celles-ci sont démontées. Le remplacement de l’arbre, des vergues et des ailes est alors indispensable. Tout le mécanisme intérieur est par-contre en parfaite état de conservation. Grâce à la participation financière des mécènes de la fondation du patrimoine de France, la générosité des habitants à la suite d’un appel aux dons et au financement de la commune, les travaux ont eu lieu en 2020.

Le moulin de Rimbault est un moulin-tour de 12 mètres de haut construit en pierres du pays, pierres calcaires dures de couleur blanche légèrement ocrée. Il est surmonté d’un toit conique de 3 mètres de haut, recouvert d’essentes, bardeaux fendus de châtaignier et non sciés pour favoriser le ruissellement de l’eau, éviter qu’elle pénètre le bois et ainsi en augmenter la durée de vie. Les ailes peuvent être orientées face au vent grâce à un guivre fixé à la charpente, qui descend jusqu’au sol et permet de faire tourner l’ensemble du toit dans une rainure située en haut des murs, la sablière.

Construit au point culminant de la commune (90 mètres), le moulin domine au nord et surtout au sud une vaste plaine céréalière composée de grandes parcelles séparées par quelques chemins vicinaux. A environ 500 mètres à l’est, se situent le village de Rimbault et la forêt de Chizé. Du côté ouest émerge seulement, au-dessus de l’horizon et à environ 1,5 kilomètres, le clocher de l’église de Beauvoir. L’ensemble des bâtiments est situé sur une parcelle de 0,6 hectares entourée de haies champêtres sur les côtés nord, est et ouest. La face sud est ouverte sur les champs et permet de voir à une quinzaine de kilomètres de nombreuses éoliennes en Charente-Maritime et prochainement celles de la commune de Beauvoir-sur-Niort et Plaine d’Argenson. Deux arbres remarquables par leur taille apportent une ambiance particulière au site : un cerisier d’une hauteur de 15 mètres et un tilleul d’environ 25 mètres avec une circonférence du tronc de plus de 4 mètres.

Le site est régulièrement loué tant par des particuliers qui le réservent pour des fêtes de famille, des mariages, des anniversaires que par des associations pour leurs manifestations annuelles : fête des écoles, fête du pain, vins d’honneur… La commune utilise le moulin pour le feu d’artifice du 13 juillet et le repas qu’elle propose aux habitants le lendemain. Il est aussi une halte fréquente pour les randonneurs du chemin de Saint Jacques (GR 36).